La trotinette électrique était un engin totalement inconnu au batallion il y a encore 2ans, pourtant aujourd’hui on en voit partout, dans tous les sens, garés n’importe ou jusqu’à ce que ça devienne carrément saoulant pour la plupart des citadins.
Ce qui était pourtant une super idée sur le papier, est devenu à force de n’importe quoi à tous les étages une plaie pour certains, un mal nécessaire pour d’autres mais en tous cas loin de la promesse de mobilité urbaine et propre de départ.
Sommaire
J’ai donc acheté une trotinette électrique
Ravi par la perspective de pouvoir me déplacer à la fois rapidement, proprement tout en continuant à utiliser les transports en commun j’ai vite sauté le pas et acheté ce qui était à l’époque l’une des meilleures trotinettes électriques : la Segway Ninebot ES2
Ce modèle fabriqué par le chinois Xiaomi qui a racheté la marque Segway. Oui cette marque vous dit quelque chose : vous vous souvenez des machins bizarres ou il faut se pencher pour avancer et dont le PDG est mort en en faisant pendant sa partie de Golf…
Bref, peu importe le modèle finalement car les problématiques ne sont pas liées à cette trotinette là en particulier mais à la trotinette éléctrique en général, je vais vous expliquer mon ressenti.
Les problèmes quand on conduit une trotinette électrique
J’ai donc rapidement déchanté après avoir fait mes premiers tours de roue, ce que je pensais être au départ une simple question d’habitude (à la fois de mon coté mais aussi de la population en général) est en réalité un mal plus profond auquel je ne vois malheureusement aucune solution.
On n’est à sa place nullepart
Bien sur, je vivrais dans une ville d’un pays du nord de l’europe comme copenhague ou amesterdam, j’aurais eu un ressenti différent car les pistes cyclables sont beaucoup plus importantes et constituent à la fois un réseau dense et interrompu.
En région parisienne ou j’habite, c’est une autre histoire : oui il y a de temps à autres une bande cyclable mais soit celle-ci s’arrete brusquement soit elle ne concerne que certaines rues principales et débrouillez vous pour le reste.
Résultat en pratique : on est à 80% du temps soit sur la route au milieu des voitures, les bus et les camions soit les trotoirs à slalomer entre les piétons et les poussettes et il faut le dire clairement, on n’est pas à sa place en trotinette électrique ni dans un cas ni dans l’autre.
Sur la route, je ne sais pas vous mais moi me faire froler par des bus qui puent et des voitures en excès de vitesse ne me donne gère l’envie d’y retourner, et quand voit le nombre d’accidents qui explose il n’y a absolument rien d’étonnant à cela.
De l’autre, c’est la trotinette électrique qui devient dangereuse pour les autres, on peut certes théoriquement rouler à 6km/h mais avez-vous déjà vu quelqu’un se faire arreter pour excès de vitesse en trotinette sur un trottoir parisien ? Pas moi.
Résultat, les piétons se poussent et ont légtimement peur à la fois de se faire heurter mais également pour leurs affaires : les vols à l’arraché en trotinette augmentent également et le sentiment global est tout de même plus proche du stress et de l’insécurité générale que de la mobilité douce.
Enfin, excédés à juste titre par le bordel ambiant causé par le flot de trotinettes électriques en free floating, les adolescents débiles qui jouent avec et ceux qui essayent de battre des record de vitesse : le conducteur de trotinette énerve, agace.
Il n’est pas rare de se prendre des remarques parfois totalement injustifiées de piétons ou d’automobilistes excédés par l’anarchie ambiante et par des comportements pas toujours responsables ou civiques et qui se « vengent » sur la première trotinette électrique qui croise leur chemin.
C’est d’autant plus surprenant quand celui-ci roule en voiture électrique qu’on entend pas forcément venir…
Un confort d’utilisation très en dessous de ce que j’imaginais
En trotinette électrique, la moindre bosse ou imperfection sur le bitume est tout de suite ressentie : je pensais naivement que ce serait comme à vélo mais ce n’est évidemment pas le cas.
Les grandes roues de vélo apportent énormément en stabilité et en confort en absorbant les chocs, sur une trotinette électrique, à moins de rouler sur un billard vous allez vite en avoir marre (moi en tout cas j’en ai vite eu marre) d’autant que la stabilité également est en cause.
L’énergie cinétique quand on roule à vélo est transmise à notre corps car nous ne faisons qu’une seule machine : en pédalant et en prenant de la vitesse, cette énergie cinétique augmente la stabilité (essayez donc de rester sur vos 2 roues à l’arret)
Sur une trotinette électrique, ce phénomène bien que présent n’est pas aussi présent et les petites roues de celles de toute façon ne sont guères suffisantes pour apporter la même stabilité qu’à vélo ou à moto : on est juste debout sur un truc qui avance.
On a donc à la fois un soucis de confort mais surtout de stabilité qui se trouve conjugué à un problème de partage de la voie publique et de sécurité qui s’autoalimentent réciproquement.
Un poids excessif
Autre point sur lequel j’avais énormément d’attentes et qui m’avait séduit avant l’achat : la possibilité de rouler un peu, la plier et la prendre avec moi dans le métro ou un RER.
Sa taille limitée et sa finesse sont pourtant trompeurs : la bête pèse 12kg sans accessoires, et si en plus vous vous trimballez un sac avec l’antivol et le chargeur ça devient injouable.
Alors c’est faisable hein, je l’ai fait à plusieurs reprises et si vous avez une obligation absolue et bien ça reste de l’ordre du possible mais par contre c’est pénible !
12kg à porter 30s c’est une chose, 12kg à bout de bras dans l’escalier pendant plusieurs minutes parceque l’escalator est régulièrement en panne et que vous arrivez en sueur à votre destination, ce n’est pas ce que j’apelle le progrès mais une punition.
Des performances trop limitées
Enfin, dernier reproche que j’ai à faire à ces trotinette découle directement des deux premiers : comme c’est très péu sécurisé et très instable, il ne faudrait pas qu’en plus de ça, les trotinettes électriques puissent rouler vite !
C’est logique évidemment et leur vitesse est théoriquement limitée à 25km/h (avant débridage…) sauf qu’en pratique, ça reste trop lent justement pour s’insérer sereinement dans la circulation et éviter d’emmerder le monde.
Car oui, quand vous êtes en voiture et qu’il y a une trotinette qui n’avance pas devant vous, vous n’avez qu’une seule envie c’est de doubler, parfois en frolant.
Par ailleurs, cette limitation de vitesse limite la trotinette à un usage ultra urbain très loin de la polyvalence d’une moto électrique par exemple, et limite donc son intérêt.
Du coup, j’ai revendu ma trotinette électrique
Bien sur, les fans de trott’ qui lisent cet article doivent être attérés : il n’a pas compris l’intérêt, il n’en a pas eu le bon usage, il a pas fait ce qu’il fallait…
Bon, je veux bien admettre que dans certains cas restreints comme : j’habite paris, j’ai une bande cyclable en bas de chez moi qui continue sans (trop grande) interruption jusqu’à mon boulot la trotinette se prête bien à l’excercice et remplacera avantageusement une moto par exemple.
Cependant, et pour mon cas personnel ou il fallait mélanger transports en commun avec parties urbaines non adatptées ça n’a pas été une réussite.
A la fois frustré par ses performances limitées, son confort rudimentaire, son poids excessif dans les transports et stressé par son manque de sécurité, j’ai revendu ma trotinette à plus téméraire que moi.
Je pense qu’un vélo électrique offre plus d’avantages (de sécurité et de stabilité notamment) mais est encore moins adapté à une ulisation mixte avec le métro ou un train.
Si vous aussi vous avez eu une expérience malheureuse avec votre trotinette électrique, ou qu’au contraire vous trouvez qu’elle a changé votre vie, n’hésitez pas à le dire dans les commentaires et à échanger !